Biographie : | Helga Goetze (1922 - 2008) est née à Macktenburg. Depuis plus de 20 ans, elle se livre à des « performances » provocatrices au c?ur de Berlin, se rendant chaque jour, de 11h à 1h, été comme hiver, sur les marches de la Gedächtniskirche, une église au coeur de Berlin, ou près de l'Université. Là, parée de son manteau et d'un chapeau qu'elle a elle-même brodés, elle revendique haut et fort la libération sexuelle de la femme. Son mot d'ordre : « Ficken ist Frieden » (baiser, c'est la paix). Helga Goetze a mené une vie bourgeoise ? elle était mariée et a élevé sept enfants ? avant de se lancer dans la création à la fin des années soixante. Hippie anachronique, elle ne se considère pas comme une artiste.
Elle a commencé son travail dans les années septante. Elle a d'abord réalisé des peintures, avant de trouver son mode d'expression : la broderie. On dénombre environ trois cents ?uvres, essentiellement des borderies, dont la plus grande mesure, mais aussi quelques leporello, dont chaque face renvoie à une station de sa vie.
Les broderies d'Helga Goetze sont parfois de très grandes dimensions (200 x 200 cm) et sont vivement colorées. Elles révèlent une inventivité inouïe et une parfaite organisation de la composition. Elles représentent des scènes faisant allusion à des passages de la bible qu'elle détourne, ou des images sexuelles ou de procréation. On y voit de nombreuses figures féminines nues, dansantes ou allongées dans des poses lascives ou provocantes, placées dans des paysages fleuris et idylliques. Chaque scène, contenue souvent dans un cercle, est accompagnée de brefs textes. Ils se présentent comme des aphorismes protestataires énonçant les préceptes d'une morale nouvelle. Helga Goetze redéfinit de manière insolente l'imagerie de la broderie traditionnelle : elle dénonce l'inhibition et les tabous liés à la sexualité et revendique le plaisir charnel et érotique. Elle clame ainsi la libération sexuelle des femmes par le biais d'une technique qui fut le symbole de leur assujettissement.
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