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Typologie et muséographie

© Collection d'art de la Ville de Lausanne

Typologie générale de l'objet

Muséographie

Description de l'objet

Titre / Texte

Description et mots-clés

Technique de l'objet

Matériaux de l'objet

Support :

toile     plâtre

Dimensions de l'objet

Dimensions de l'objet - cm :

211 x 220

Auteur / fabricant de l'objet

Lieux et datation

Date de fabrication :

1933

Reproduction de l'objet (image, vidéo, audio)

Reproduction analogique

Contexte

Contexte de création

Documentation

Exposition

Documentation et expertise

Notice analytique :

En 1933 et 1936, Rodolphe-Théophile Bosshard se rend en Grèce qui devient un thème récurrent dans son oeuvre peint. Installé dans les vignes de Lavaux, à Riex, il contemple le lac et les montagnes et reconfigure picturalement ces paysages en y intégrant les grands nus qui sont un peu devenus sa marque de fabrique. L'expérience hellénique et l'idéal antique revécu s'inscrivent alors de manière plus large dans l'idée d'une identité méridionale de la Suisse romande (la « latinité »), réactivée par les écrivains et artistes qui gravitent autour de « La Voile Latine » (1904-1910) et « Cahiers Vaudois » (1914-1919). Dans son oeuvre de l'entre-deux guerres se lisent également les tensions entre l'héritage cubiste (picassien) et le mouvement de « retour à l'ordre », au métier de peintre, à la tradition, dont procède la passion pour les modèles antiques. Le décor du vestibule au premier étage de l'École supérieure de jeunes filles de Villamont ne lui était pas destiné. Alice Bailly et Henri Bischoff (mais aussi René Auberjonois) étaient d'abord pressentis. Les « fantaisies décoratives » de la première ont retenu le comité, tandis que l'?uvre du second sera jugée « un peu froide et ne para[issant] pas donner l'impression de jeunesse et de joie », souhaitée par rapport au lieu. Bosshard intervient alors avec ses Muses sculpturales. Les filles de Zeus et Mnémosyne, déesse de la Mémoire, se reconnaissent normalement à leurs attributs (livre, lyre, flûte...). Dans le cas présent, ces éléments ne figurent pas systématiquement et l'artiste introduit des figures atypiques. Clio (l'Histoire) occupe le premier panneau sur la gauche. Elle se tourne vers une femme qui tient un rouleau et qui est surplombée, dans les nues, par un centaure (curieusement muni d'une sorte de longue vue, à moins qu'il ne s'agisse d'un porte-voix ?). Sur la droite vogue un navire, toutes voiles déployées : autant d'allusions au passé et à l'avenir ? Le deuxième panneau réunit Euterpe (la Musique ou la Poésie lyrique), Uranie (l'Astronomie), Calliope (la Poésie épique) et un aigle, sans doute leur père, Zeus. Terpsichore (la Danse) occupe le troisième panneau. Elle adopte la posture d'une Athéna Nikè et semble entraîner dans son mouvement un vol de mouettes. Le quatrième panneau présente de gauche à droite : Melpomène (la Tragédie), Érato (l'Élégie), Thalie (la Comédie) et Polymnie (l'Hymne). Trois figures féminines indistinctes occupent l'arrière-plan à droite. A travers cette oeuvre, Bosshard entre en dialogue avec l'histoire de l'art, de la Renaissance à Picasso en passant par Ingres ou Puvis de Chavannes. A tel point que l'on pourrait dire que la dixième muse, ici, c'est en quelque sorte la Peinture... Philippe Kaenel, 2017

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